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REGARDER LES CHEMINS QUE L'ON SILLONNE
POUR MIEUX COMPRENDRE CEUX QUI NOUS SILLONNENT

Chemins parcourus, chemins possibles et voies improbables.


Jeudi 7 octobre

Après une nuit anxieuse et courte, nous traversons les rues vides du bazar pour prendre le train de six heures, direction Kalka puis Shimla.
C’est tout un poème. Nous partons le ventre vide et les yeux pleins de sommeil ; enfin, surtout moi. J’essaie d’observer les paysages à la sortie de Delhi mais la fatigue m’assomme. Ce sont des marécages et de la verdure, des poubelles et des tentes de fortune, des vaches, des gens qui traversent les rails. Misère et beauté en un alliage inévité.
Phil commence à parler à ses voisins de siège. Je m’endors, ballottée entre les secousses, le passage des voyageurs, l’air des ventilateurs, les genoux de ma voisine… Je me réveille l’estomac dans le mauvais sens ; et l’on me fait m’asseoir près d’une fenêtre. Les indiens avec lesquels Phil continue de discuter sont très gentils et l’on s’entend surtout autour de leur très jeune fils. Je les entends discuter jusqu’à Chandigarh où, comme la plupart des passagers, ils descendent. Je m’étale sur une banquette pour n’émerger qu’au terminus.

(...)

Le train qui relie Kalka à Shimla me fait penser au petit train des Cévennes : petit, lent, il parcourt une route sinueuse. Les paysages sont magnifiques. Des temps en temps, on fait une petite pause dans une gare. On croisera un train qui descend, plein d’indiens aussi noirs que joyeux. Ils s’agglutinent aux portes et aux fenêtres de leurs wagons pour qu’on les prenne en photo. Aussi quelques arrêts pour grignoter.

Vendredi 8 octobre

Nous allons donc réserver le bus. La gare routière est une pagaille colorée, bruyante, pleine de poussière et de gens. Nous découvrons que, pour garder sa place dans la file du guichet, il faut faire comme tout le monde : se coller au dos qu’il y a devant soi, sans se faire marcher dessus ni passer devant.

Samedi 9 octobre

C’est donc le trajet de Simla à Kullu. Les bus sont plus larges que leurs confrères européens, plus colorés, les fenêtres s’ouvrent en guillotine. Il y a, sur certains bus, des barreaux aux fenêtres et les bagages s’harnachent sur le toit, sur la galerie. Les routes sont étroites, sinueuse et rarement en bon état. Deux autres éléments essentiels aux bus indiens : le chauffeur et son acolyte, à la fois poinçonneur, vendeur de billets, copilote… Ce dernier est muni d’un sifflet, indispensable, qui sert à indiquer au chauffeur qu’il faut s’arrêter (un coup), repartir (deux coups), reculer (en continu). Tout un art.
Le trajet est long. Le bus s’arrête toutes les deux heures, pour la pause casse croûte ou la pause pipi. On en profite pour discuter un peu et à grand renforts de gestes avec les femmes pour moi et les hommes pour Phil. L’anglais est bancal mais la curiosité transperce. Pauses qui sont annulées s’il y a du retard, évidemment. Les paysages sont grands : cultures étagées à flancs de versants escarpés, du vert et du jaune, quelques arbres, des cours d’eau, ruisseaux ou rivières, parfois lacs… Entre deux secousses, les genoux calés sur le siège devant moi, je m’assoupi. Nous arrivons sept heures trente plus tard, fatigués et affamés, à Kullu. Nous n’avons rien mangé depuis le matin. Ca nous à pris à peu près le même temps de conduire de Simla à Kullu que de voler de Paris à Delhi !

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Lundi 11 octobre

Le trajet Kullu – Manali. Nous refermons nos sacs et sautons dans le premier bus en partance pour Manali, qui ne fut pas long à venir. En fait, il nous fallu à peine deux minutes pour trouver le bon bus et nous y engouffrer, avec nos sacs à coté de nous cette fois. La route est encore plus mauvaise qu’on ne l’imaginait. A certains endroits, des bouts de route semblent manquer, et c’est le rodéo : accrochez-vous où vous pouvez, on va décoller ! Certains bouts de route sont en travaux. Des groupes de travailleurs sur le côté de la route donnent des coups de pelle sans trop faire cas des concerts de klaxon des bus, taxis, jeeps, ou des vaches. Entre deux envols, je regarde la rivière, tout en bas, en bas du précipice, pas très loin du bard de la ‘route’ en fait… Quand je retourne la tête, le bus est plein : des indiens qui vont en ville, d’autres qui emmènent des paquets ou des sacs de marchandises. Et toujours il y a un indien pour s’asseoir sur le siège à côté de la petite blanche… Je suis coincée entre mon sac, la fenêtre et ces passagers de passage. Bien des sièges plus loin, plus quelques temples et autres ateliers de tissages laissés derrière nous, Manali et là !

Mardi 12 Octobre

Nous redescendons par une autre route (les pieds gelés) et cherchons les sources chaudes de Vashisht. Nous sommes partis sans eau et sans provision. Nous finissons par prendre un rickshaw jusque là-haut. La route est dans un état encore pire que toutes celles que nous avions vues jusque-là - la pluie aidant sûrement. Des flaques s’étendent sur presque toute la largeur de la route. Il y aura aussi de la boue, des virages en épingles à cheveux, un troupeau de moutons et de chèvres, quelques vaches et une montée assez raide. On se demande à chaque nouvel obstacle si le petit moteur du triporteur va tenir le coup. Le chauffeur nous signale d’ailleurs que le câble de ses freins a lâché. Il balance un bout de métal par-dessus le bras.

Jeudi 14 octobre

Nous rencontrons une famille de français, logés dans les chambres voisines. Ils vont au même endroit que nous : Manikaran. Alex et Fab voyagent avec deux petites filles vraiment mignonnes de deux et quatre ans, deux têtes très blondes qui font contraste avec le noir ébène de certains autochtones. Nous prenons le même bus, entassons les sacs sur le siège du fond et c’est parti pour Bhuntar, où il nous faudra changer de bus. La route est un peu moins mauvaise que la veille, mais ça remue encore. Le bus est plein et la poussière vole partout.
(...)
Le changement à Bhuntar se fait sur des chapeaux de roues. A peine déchargés les sacs, nous voila dans un autre bus. Un garçon poursuit le bus, il a la veste polaire de Yaël -la cadette- à la main et la jette par la fenêtre. Ca y est, on a tout, c’est parti !
La route est toujours mauvaise, et pour ne pas changer, le bus est plein. C’est à peine si on a la place de respirer entre les sacs et les autres passagers.
Les filles ont beaucoup de succès. Tous les papas essaient de s’approcher d’elles et de toucher leur crinière blonde.
Il y a un arrêt pipi, et c’est reparti. Une fois de plus, c’est une épreuve de patience. Deux heures de trajet pour une trentaine de kilomètres… Et le bus s’immobilise au bord de la route.

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Mardi 19 octobre

L’équipée s’aventure de nouveau sur le pont, et l’on grimpe bientôt dans le bus. A Kasol, un beau bouc se joint à nous. Il sent le bouc (et oui !) et j’observe avec curiosité les puces qui lui trottent sur le ventre. Un peu plus loin, deux agneaux viennent lui tenir compagnie.
Assise devant moi, une dame à l’air anormalement pâle et garde la tête collée au bord de la fenêtre. En l’espace d’une seconde, je comprends comment les traces couleur de riz visqueux ont pu tapisser la carrosserie : une tête qui dépasse et un estomac qui se vide par la fenêtre. Je ne suis pas assez rapide et une éclaboussure de vomi au curry vient terminer sa course sur mon bras. Et la femêtre est coincée, je n’arrive plus à la fermer ! Moindre mal, au moins l’air frais de l’extérieur s’engouffre et évite que l’odeur ne se répande.

Dimanche 07 octobre

Petite pause café et c’est la gare. Le train a plus de deux heures de retard. Ce qui nous laisse le temps pour un repas. A la table voisine, une famille sikh nous entend et le mari vient me demander, de la part de sa femme, si je suis bien française. Et la discussion part. Le mari parle très bien la langue de Molière et il travaille comme guide pour plusieurs agences françaises bien connues. Avec eux leur fils, les cheveux nattés ramenés en un chignon, et que j’ai confondu avec une fille…
La gare est tout un spectacle, encore une fois : des gens et des bagages jonchent les quais. Certains voyageurs se sont fait un nid avec des couvertures et leurs sacs. Il y a beaucoup de monde, mais comme il est tard l’ambiance est au repos.
Le train arrive enfin. Après un jeu de piste nous trouvons le bon wagon et notre cabine, ‘coupée’. Il n’y a que nos deux couchettes et la porte ferme. Par contre, la fenêtre est bloquée. Nous avons pour voisin un petit vieux qui parle autant anglais que nous hindi. Je grimpe assez rapidement sur ma couchette et dors. De temps en temps, je me réveille au brouhaha d’une gare ou lorsque le train ralenti ou s’arrête pour laisser passer en sifflant un autre train.

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Lundi 08 octobre

La gare des bus est le souk habituel, sauf qu’il n’y a pas un chauffeur conciliant pour nous indiquer le bon bus. Tous nous indiquent invariablement le véhicule d’à côté, qui pointe le bas d’à côté… Après ce jeu de yoyo, on entend un ‘Rishikesh’ qui s’impose au dessus d’un bruit de moteur. Ouf ! Au terminus, c’est un peu le même combat pour trouve un rickshaw, mais là non plus, rien d’insurmontable.

Jeudi 21 octobre

Un bus plein à craquer nous double. Une famille avec de jeunes enfants lui fait signe mais il fonce sans s’arrêter. On le rattrape un peu plus loin, en débouchant d’un chemin en escalier, raccourci un peu raide mais bien pratique. Le bus est tellement plein que même le toit est complet. On n’y rentrerait pas un orteil de plus.

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Mardi 16 Novembre 2004

Hall de gare et brouhaha. L’attente est un spectacle un peu anxieux. J’observe, on me dévisage. J’attends. J’écoute. Le train va-t-il arriver ? Dans combien de temps. Une éternité passagère…

Tout le train semble être concentré dans notre wagon ; d’abord un ou deux, puis les amis des voisins de siège, tous se sont installés autour de nous en arc de cercle, comme au théâtre, pour profiter des deux blancs en spectacle.

On nous apporte un thali dans le wagon, que l’on doit engouffrer pendant l’escale. Une gare de plus et le train ne repart plus. On se rendort, on se réveille, on se pose beaucoup de questions et le train ne bouge toujours pas. On explore le wagon et on ne trouve pour toute compagnie que quelques occidentaux perdus, deux indiennes et un vieux monsieur très digne. On nous explique que le train en attend un autre. Deux heures et plusieurs trains plus tard, le train n’a toujours pas bougé. La nuit arrive et on approche les vingt heures de voyage. L’heure de la décision a sonné. On plie bagage pour grimper dans un autre train, un express, qui part pour Varanasi. Ce train s’ébranle alors que l’on arrive sur le quai et chacun saute dans un wagon dont la porte est encore ouverte. C’est encore mieux que les westerns !

28-11-04

Pas si terrible que ça la gare… Endormie… Jonchée de corps pleins de sommeil, presque oublieuse de la folie de la ville. Ferveur folle et sommeil feint. Feinte qui n’endort pourtant pas mes sens…

29-11-04

Le bébé à côté vient de RE-pisser par terre. Je vérifie que la flaque n’atteint pas mon sac. J’essaie de ne pas rire en pensant à Julie (je crois), dont les chaussures avaient servi de sac vomitoire dans un bus… Que d’histoires !

C’est le voyage en train le plus intéressant que j’aie eu jusque-là. Le moins tranquille, avec le moins de sommeil, plus de monde et un brouhaha tamisé permanent plus agréable que les ronflements inhumains qui coupaient l’immobilité d’autres wagons dans des trains précédents. Il y a du monde partout, et des familles ‘partagent’ parfois la même couchette. Enfin, c’est généralement la femme qui se retrouve avec le moins de place, le gamin et les bagages. Certaines se tassent sur des coins de banquette, comme elles peuvent. Je me retrouve recroquevillée entre les sacs et une femme assise dans le peu de place qu’il reste à mes pieds. J’ai de la chance d’être petite ! C’est la première fois que je me retrouve à dormir sur la couchette inférieure. Je me sens plus parmi les autres que lors des voyages précédents où je m’étais retrouvée perchée sous le plafond, sur la banquette supérieure, avec les autres étrangères, comme ça à l’air d’être souvent le cas. C’est l’immersion dans le transport ferroviaire indien.
Quand je fais le parallèle avec la France, je rigole doucement: voyager comme aujourd’hui c’est impensable. Trains bondés, passagers qui dorment dans tous les sens, couchettes ouvertes, fenêtres qui ne ferment pas, trains qui s’arrêtent pour céder le passage à tous les trains, vendeurs à la criée qui vendent du tchai et de la bouffe qui sort de l’on ne sait pas trop où, verres et déchets à jeter… par la fenêtre, gamins qui pissent par terre…
Et pourtant, sur certains points on se rapproche. Les gens restent relativement les mêmes : dormir, regarder les voisins, le paysage, téléphone portable… Paroles et silences, regards et sourires, attente nonchalante d’une gare qui approche, lentement, mais sûrement.

Un père assoupi, son fils contre lui, un rayon de lumière sur les cheveux, sa femme à ses pieds, assise, appuyée contre la paroi, endormie en équilibre, qui récupère d’une nuit pauvre en sommeil. Et derrière eux, le paysage qui défile. Et devant eux, les ‘restaurateurs’ en uniforme usé jusqu’à la corde, qui arpentent le couloir avec une théière, avec des petits déjeuners, avec un seau plein de bouteilles …

Agra-Dehli : des gamins saltimbanques habillés de salopettes atypiques et au visage peint grossièrement de couleurs vives font le clown en musique dans le couloir.

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Jeudi 02 décembre

Il doit y avoir une fête plus loin, beaucoup montent l’air sérieux, les cheveux bien peignés. Bientôt, les sièges et les allées arrivent à saturation. Une famille s’empile entre la porte et nos sièges. Je termine empilée comme les autres, coincée entre les genoux de Phil, la fenêtre, un jeune garçon, sa sœur, sa mère et un bébé. Je me demande si le bébé, à qui la mère a enlevé la culotte, va se mettre à pisser sur le tas de passagers juste en dessous de lui. J’arrive malgré tout à somnoler.
La mère sera remplacée un peu plus loin par une grand-mère. Une jeune femme s’assoit à même le sol, dans l’espace qu’il reste à nos pieds. Je me demande s’il y a du monde sur le toit.
Après quatre heures de ce bain de foule immobile – mais tout de même en mouvement sur la route – Jaisalmer arrive, avec le sable, les rabatteurs féroces, une horde de rickshaws. Nous arrivons à convaincre l’un d’entre eux à nous mener là où on veut, ce qui ne fut pas chose facile.

Mercredi 08 décembre, à dos de dromadaire

La dernière heure de cette chevauchée délirante, nous flottons encore les dromadaires tanguent et le désert s’effrite sous nos pas, nous venons de finir le dernier space cookie et dans les brumes euphoriques de la veille, nous arrivons sur un nuage pour nous empiler de nouveau dans le même 4X4 qu’à l’aller, mais à plus forts effectifs. Le fort de nouveau surgit de l’horizon, nous avons retrouvé notre château de sable.

Jeudi 09 Décembre

Nous partons ce soir pour Pushkar, le billet est réservé, bus de nuit. On nous avait fait croire que nous voyagerions en sleeper bus, en bus couchette, mais… Mais voilà. Le bus est en fait une poubelle roulante. Pas de couchette en vue. Ce n’est pas tout ! Nos sièges ont déjà été attribués à d’autres, qui ont réservé avant nous. L’arnaque ! C’est pas fini : je me retrouve donc reléguée au fond entre un indien qui me fait du genou et un italien qui fume par la fenêtre. Pour échanger ma place avec ce dernier, qui est en fait très sympathique. Je me retrouve donc collée à la fenêtre, cassée bien sûr, et assise sur un siège qui ne tient pas. Phil changera son siège avec l’italien. Ce jeu de chaises musicales serait presque drôle si on n’avait pas autant envie de dormir. Ca s’arrange un peu. J’ai par hasard pris mes derniers achats, dont un châle, avec moi dans le bus et j’ai donc un rempart contre le vent qui passe par la fenêtre. Phil me sert de coussin et inversement, petit à petit on arrive à un niveau de confort acceptable.
Le chauffeur connaît mal la route et se retrouve à faire demi tour sur un chantier. A un poste de péage, un groupe armé de bâtons se met à crier autour d’un feu de camp et à menacer le bus. Le bus repart avant que la panique ne s’installe. Les allées sont pleines, certains dorment debout dans le couloir, coincé entre deux sacs de jute et deux caisses. En plein milieu de la nuit, le bus s’arrête à une aire de repos. Pendant une heure. Cela nous parait excessif, mais le chauffeur explique qu’un accident bloque le route. Cela permet une pause pour se dégourdir les jambes et un arrêt pipi. Un ado essaiera de me suivre aux toilettes, mais sera rattrapé par Phil qui le sort à grands cris. Non mais !

Vendredi 10 décembre

Le bus nous abandonne sans cérémonie avant l’aube dans une rue presque déserte d’une ville encore endormie, et où il nous faut trouver la gare routière pour prendre un autre bus.

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Mercredi 15 décembre

Premier sleeper bus et premier trajet sans Phil. Le chauffeur qui se trompe de route et qui fait demi tour sur un terrain vague où sont garés des tractopelles et des tracteurs.
C’est le super confort. Le matelas est assez ferme –le meilleur matelas de la semaine en fait- , la tête dans les étoiles, vue en contre-plongée sur les Tata Trucks… Et même quelques arrêts pour regarder passer les trains ou pour faire pipi.

Bus

Le bus le plus petit que j’aie pris jusqu’ici, et les sièges les plus étroits, très plein, mais j’ai toujours la tête par la fenêtre à la recherche d’images.
Le regard de la dame assise derrière moi quand elle me rend la bouteille d’eau que je lui ai prêtée. Pas de mots, mais le merci transperce avec force au travers ses yeux doux. Dire merci, dire un mot, ou le laisser respirer dans un regard et un sourire.

L'avion

18-12-04

C’est l’avion !
Premier verre de vin –blanc- depuis longtemps. Rien que de le voir j’en suis ivre. Et les toilettes ! Autre ivresse. Petits plaisirs simples d’un confort auquel je ne pensais même plus : du savon liquide qui sent bon, du papier toilette, de quoi s’essuyer les mains, une poubelle… Comme quoi, il en faut peu pour être heureux !

France

Charles de Gaulle, c’est déjà la France. Je me réhabitue à avoir une montre et à me préoccuper de l’heure. Les gens vont vite et paraissent stressés, c’est dépaysant. La gare paraît bien vide et froide ; une panique légère en mouvement. Et le TGV est parti à l’heure. J’avais perdu l’habitude !

Le train. J’aime toujours autant le train, les rencontres y sont fructueuses. Echanges sans lendemain avec des inconnus qui croisent la même route.

Nîmes, Nîmes, nous y voilà encore. Un sandwich, une table et je dévore. Le voyage est fini, l’étiquette de voyageur s’efface, retour aux solitudes des transports français, gares froides, brillantes et sans charme.

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